Présentation
1667, dans les Cévennes
À seize ans, celle qu’on appelle La Louve en raison de la peau d’animal dont elle est vêtue vit seule dans la forêt. Comme elle, d’autres « Exilés » ont fui leur village, leur famille pour se réfugier dans les bois. Leur mode de vie rude, mais libre, est menacé par les autorités qui veulent exploiter la forêt et mettre au pas ces rebelles. Menés par La Louve, les Exilés choisissent de se battre pour défendre l’existence d’une forêt indépendante et sauvage.
« Les forêts et les montagnes sont des lieux refuge et insoumis, où le pouvoir royal et étatique a longtemps eu du mal à s’exercer. Pour le bonheur des conteurs et conteuses, elles sont aussi des lieux de friction où naissent les histoires. Mais au XVIIe siècle, en France et dans de nombreux pays d’Europe, les gouvernants se rendent compte des richesses qu’ils peuvent en tirer et entreprennent de s’en emparer. Ils établissent des codes forestiers pour chasser ceux qui s’y sont réfugiés et y trouvent de quoi survivre, accaparent les biens communs et affermissent leur contrôle sur ces territoires qui leur échappent.
En me plaçant du côté de La Louve, qui résiste face à cette appropriation, j’ai voulu sortir de l’oubli l’histoire des sans-voix, de celles et ceux que l’on nommait alors, sans chercher à les comprendre, les « vagabonds et inutiles ». »
Antonin Sabot