Vincent Karle
Biographie
Vincent Karle : une antibiographie
Vincent Karle n’est pas né le 29 avril 1980 (il aurait pleuré la mort d’Alfred Hitchcock), ni le 29 avril 1899 (il aurait applaudi la naissance de Duke Ellington), mais un 29 avril juste entre les deux.
Il n’écrit ni cloîtré dans une chambre minuscule bourrée de livres, ni attablé devant son portable à la terrasse d’un café, il prend des notes au crayon sur un petit carnet, dans le tram, pendant un concert, à table ou au lit.
Il n’est pas venu au monde dans les Alpes, mais ses racines y sont plantées depuis longtemps et ce n’est peut-être pas un hasard s’il y habite aujourd’hui.
Il n’a pas de site internet, pas de blog d’écrivain, il ne tient aucune rubrique littéraire dans aucun journal, il travaille juste dans le milieu du spectacle vivant.
Il n’a pas grandi au pied des montagnes mais au pied des terrils de Lorraine puis au bord de la Méditerranée.
Il n’a reçu aucun prix littéraire, aucune bourse, aucune distinction particulière d’aucun organisme dans aucune catégorie de rien du tout, et avec ses premiers droits d’auteur, il a offert une guitare électrique à sa femme.
Il n’est ni célibataire, ni veuf, ni en concubinage, il est marié. Il n’a ni chien, ni chat, ni poisson rouge, il a seulement deux enfants. Il n’habite pas de villa avec jardin ni de loft dans un immeuble réhabilité, il vit entre deux montagnes avec sa petite famille.
Vincent Karle ne se consacre pas exclusivement à l’écriture : il a un vrai métier, sérieux, au grand jour.
Il n’a ni états de service éloquents ni plan de carrière ambitieux. On sait seulement qu’après avoir été successivement fœtus, bébé, enfant, adolescent (et à peu près en même temps écolier, collégien, lycéen, étudiant), il a pris sa vie en main pour devenir chômeur, stagiaire, intérimaire précaire, puis salarié à temps complet.
Il n’écrit pas tous les jours, avec rigueur et abnégation, mais seulement lorsqu’il le peut, lorsqu’il le veut, lorsqu’il en a le besoin, l’énergie, l’envie : souvent la nuit, le ouiquinde et les jours fériés.
Il n’a pas vécu à Rome ni à Las Vegas ou à Chatuzange-le-Goubet, mais certains affirment l’avoir croisé à Marseille, Venise, Dublin, Paris, New-York, Saint-Bonnet-en-Champsaur…
Il n’aime pas le bricolage, la plage et les fruits de mer.
Vincent Karle n’est pas mort, il n’a pas encore décidé de la date.