Présentation
Une langue inconnue
Né en mai 1942 à Chêne-Bougeries, Valère Novarina passe son enfance au bord du Léman et dans la montagne : à Torchebise, au col du Feu, à Outanne, à Jambe-de-ça, à Jambe-de-là ; à Ouatapan ; il découvre au passage que le patois n’est pas du français estropié mais une autre façon de descendre du latin…
Quant à la chanson hongroise composée par Istvan et chantée par sa mère Manon Trolliet, il y reconnaît – lui apparaissant peu à peu – une seconde langue maternelle incompréhensible.
À partir de la fin des années 1960, il déploie une oeuvre littéraire, théorique et picturale largement reconnue : développement dans la lumière du drame comique, optique, charnel de la « respiration », forme primitive de la pensée.
« Est-ce de là que je tiens la certitude que les langues n’obéissent à aucune loi que les humains puissent formuler mais qu’elles sont pour toujours des bêtes respiratoires à jamais imprévisibles, des animaux surprenants – qui ne peuvent finalement être vus pour de bon, saisis sur le vif, que dans la cage de scène ? »