Présentation
CARNETS DE VILLE
Transsibériennes Ce texte a été écrit à deux plumes. Journal croisé d’un voyage qui a conduit les auteurs à emprunter, depuis Vladivostok jusqu’à Moscou – d’Est en Ouest, donc – le parcours mythique du fameux train transsibérien, ce livre évoque tout à la fois Léon Tolstoï et Boris Pasternak, Alexandra Marinina et Ella Maillart. Il convoque les fantômes de l’ancien “empire rouge”, dont les statues sont toujours debout au-delà de l’Oural et multiplie les angles de vue sur une société post-soviétique tantôt immobile tantôt en mouvement, souvent en pleine détresse. Entre les péripéties d’un déplacement parfois laborieux “au pays de toutes les Russies” et la réflexion personnelle des auteurs, au rythme cadencé du train et des étapes’ qu’ils se sont ménagées, ce récit au quotidien fait venir aux lèvres le mot de Stendhal : “Le dépaysement du voyage ne vaut que par l’étonnement du retour”
“Nos fenêtres donnent sur la mer du Japon. À quelques centaines de kilomètres, les deux Corée, le Japon, la Chine. Vladivostok s’étire sur des anses que surplombent plusieurs collines. Depuis le sommet de l’une d’elles, le port militaire se dessine nettement. Le centre-ville est russe, faut-il dire typiquement, avec ses rues bien alignées. Pourtant ici; ce n’est pas vraiment la Russie. Il règne une ambiance autre. Comme un mélange de tous les continents. Une atmosphère de transit, d’humidité, de retenue et de départ. Ceux qui s’en vont et qui ne s’arrêtent pas côtoient ceux qui ne s’en iront jamais parce qu’ils vivent là.”