Présentation
Chaque homme voit le jour quelque part, peu importe où, sur une île, dans un village ou une ville, mais sa véritable naissance, s’il ne meurt avant, a lieu plus tard dans sa vie. Elle a lieu en lui, autrement dit : nulle part.
Écrit en résonance au Loup des steppes d’Hermann Hesse, ce traité de solitude donne voix aux confins sauvages, aux régions souterraines, à la part non-humaine de l’homme. Celui qui parle ici en disant Je cherche à se perdre, non dans l’étourdissement du monde, mais dans un silence primordial. Faisant retour sur lui-même, il s’engage sur une voie qui se perd en chemin et aboutit nulle part, antipode antérieur au moi, zone ignorée de l’être, point absolu, degré zéro – paysage intérieur où nous attendent des forces inusitées.
Tout à la fois hommage poétique, récit d’une échappée, carnet d’un voyage intérieur, traité de déraison et écrit chamanique, le texte de Pierre Cendors exprime un appel radical à se traverser soi-même pour regagner l’universel.