Présentation
.TAS.
un livre ne commence ni ne finit, tout au plus fait-il semblant (S. M., Fragment du [Livre]) Un livre ? N’est-ce pas plutôt le texte (nom par défaut pour le résultat de l’acte continué d’écrire) qui feint, comme livre, de commencer et finir ? La question n’est pas uniquement de théorie littéraire : j’ai appris qu’à moins d’inventer pour lui une autre forme d’existence ou que son auteur veuille le retenir indéfiniment pour sa délectation et son tourment, un écrit sans dimension doit accepter avec le regard d’autrui son propre morcellement, son sens (quoi : intime ? réel ? non littéraire ? ) dût-il en pâtir. Des segments, il en est en zoologie qui vivent quoique séparés des autres fort longtemps parce que la coupure n’a pas endommagé la structure : le système reste complet. Premier livre, Tas IV fut en 1999 un premier segment, et de cette sorte je crois, vivant. Issu de la division en tas d’un plus épais dont la durée et le.refus de composer étaient les seuls architectes, il garda son titre original, où le chiffre, pour servir la compréhension de l’objet comme un morceau, à la fois autorisait l’amputation-publier et raisonnait du membre séparé la peur de paraître un tout. Le présent livre est un segment encore, plus complémentaire que supplémentaire (toto aspire à se recomposer, même si les pars ont chacune tête et queue), où les tas V et VI sont soudés au III. Au non-choix du titre (tas, singulier et pluriel) ont présidé l’esprit de suite et cette règle : comme artifice rien que le livre lui-même, rien que l’abrupt de ses bords, rien que le simulacre d’une fin et d’un commencement (mais, faut-il le répéter, comme si de nécéssité et, du fait de la structure segmentaire du texte, n’altérant pas sa …vérité… ). Deux exceptions quand même : cette quatrième, de commande, et l’exponctuation. Point tas point.En paléographie, on entoure de points le mot à supprimer. Je ne suis pas paléographe (p. 181), mais l’écriture est, forçons le sens un peu, ancienne (1992-95 () 1997-99). Je n’écris pas plus des tas que je n’écris des livres.