Présentation
C’est chose fréquente à Montréal : arriver pour trois mois et s’apercevoir soudain que trente ans se sont écoulés et que vous n’auriez pas imaginé votre vie ailleurs. Une sonate d’automne à Montréal ne s’écrit pas sans risques, elle peut être suivie de plusieurs mouvements. “Je ne suis pas pressé” leitmotiv lancinant pour respirer la ville, la langue, la littérature, les femmes et se souvenir d’Octobre… “Drôle de patente”, cette ville, on y croise des “pelleteux de nuages” qui rêvent et qui charruent l’indifférence. L’hiver redoutable finit par imposer son largo indispensable et le printemps s’ensuit, composition si allègre qu’on veut encore l’entendre interprétée par le vent du sud. Ce vent jouisseur, sawa-ni-yottin, que les Indiens algonquins tiennent pour l’initiateur des caresses.