Présentation
– La première fois qu’on m’a dit que j’allais partir, j’ai été malade la nuit J’ai vomi. Mais j’avais pas mal au ventre comme quand j’ai mangé quelque chose de mauvais. C’était pas le même mal.
Je te demande si tu parles aux éducatrices de tes soucis.
– C’est difficile. J’ai peur d’elles. J’ai peur d’être prise pour une menteuse et qu’on accuse Tata.
Et tu conclues :
– Ils me la foutent en l’air, ma vie, c’est une poubelle a déchets. Si c’était pour retourner chez mes parents, d’accord. Mais pour changer de famille d’accueil, ça ne veut rien dire.
La misère sociale, et souvent la misère affective, enferment dans la solitude les enfants mis en scène dans ces récits. Ils vivent en cité avec leurs parents ou sont confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance. Il suffit parfois d’une rencontre pour qu’ils expriment leurs peurs, leurs interrogations sur l’existence, leur refus de grandir, et partagent leurs rêves. Leur parole se dénoue, elle se révèle unique, tout simplement humaine, après s’être crue insignifiante.
Ces récits, entre témoignages et fiction littéraire, ont pour ambition d’être l’écho de cette parole.