Présentation
Rome en noir
Le boxeur Pietrantonio Di Mauro, venu de Roccasecca, un village pelé au sud de Rome, est assassiné dans un bal à Villeurbanne en 1932. L’élucidation du meurtre de ce militant fasciste va vite devenir un enjeu politico-médiatique. Au cours de l’enquête, les suspects, anarchistes ou communistes, seront tour à tour emprisonnés, innocentés, de nouveau traqués par les services secrets tout-puissants de Mussolini, la redoutable OVRA, jusqu’à la déclaration de guerre. En arrière-plan, le roman déroule la fresque de l’épopée fasciste, d’abord triomphale mais qui peu à peu se mue en désastre, jusqu’à l’écroulement final : le corps du Duce et celui de sa maîtresse exposés à Milan, pendus par les pieds.
On retrouve ici la méthode et le style tout à fait singuliers de Philippe Videlier. La folle aventure fasciste arbore les couleurs d’une farce grinçante. Le récit, d’une implacable précision documentaire, est ponctué par les apparitions bouffonnes d’un super-héros jailli d’une bande dessinée à la gloire du régime. Le personnage de Mussolini, délirant de narcissisme, se piquant d’art, adulé par les foules en Italie et en Amérique – mais aussi, on a tendance à l’oublier, en France et en Europe -, domine le livre de sa stature à la fois effrayante et grotesque, au fil d’une reconstitution exceptionnelle.