Présentation
Le recueil Les Éclipses majestueuses fut réalisé au Centre Léonard de Vinci à Feyzin, dans le Rhône, en 2003. À l’initiative de Malika Matari, animatrice du centre social, vingt-et-un jeunes ont cheminé dans la création. Avec les concours, précieux, pour les mises en espace et en voix, de Dominique Lardenois et d’Élisabeth Macocco. Et la présence d’Olivier Saint-Pierre pour les ateliers de peinture.
Qui voudrait m’écouter ? fut réalisé avec les enfants et les jeunes de Clair Matin, à Vaugneray, dans le Rhône, en 2006. À l’initiative de Guy Vincent, alors directeur adjoint. Lui tenait à coeur de faire rentrer l’acte créateur dans l’institution. « Il y avait chez nous un gisement, les enfants le portaient en eux, nous n’en savions rien » dira-t-il si justement, lorsque tous ces petits chemins se rejoignirent pour donner un livre. Olivier Saint-Pierre anima les ateliers peinture.
Dans ces moments de création, on travaille sur ce qu’on imagine quand on prononce les mots écriture et poésie, les mots rêver, frissonner, présence, absence, colère ou joie. Et je n’ai jamais vu un enfant ne pas être intelligent quand on lui parle de ce qu’il ressent. Des siècles de rêveries surgissent de ces phrases naturelles. En toute écriture, se lève au-delà de l’abîme un humain qui demande à être entendu dans le trésor vrai de ses labyrinthes. Et le seul fait d’écrire ce théâtre intérieur crée la surprise de s’écouter comme pour la première fois à l’endroit où on est vivant. Aussi j’ai fini par me dire que cet acte créateur sauvait le monde et la démocratie parce que tout enfant qui écrit humanise dans la petitesse de son âme le parcours futur de sa vie.
Qui voudrait m’écouter ? Dans la maison d’enfants de Vaugneray, un atelier Écriture et Peinture durant trois mois, de septembre à décembre 2006. Enfants et adultes sont partis sur les chemins de la création, dans un espace et un temps inconnus, entre crainte et désir d’inattendu. Ces rendez-vous hebdomadaires ont été des événements à part dans la vie de Clair Matin, où quelque chose était en train de se créer collectivement avec la singularité de chacun.
« Nous étions en quête de chemins communs, Patrick Laupin et Olivier Saint-Pierre sont venus nous rencontrer. Un a apporté des mots, l’autre des traces. Il y avait chez nous un gisement, les enfants le portaient en eux, à vrai dire nous n’en savions rien. » (Guy Vincent, directeur adjoint de Clair Matin.)
« Nous sommes heureux d’avoir ainsi pu contribuer à élargir “le cercle des connaisseurs”, et nous remercions toutes celles et ceux qui, par leur engagement et leur soutien, ont rendu possibles ces belles aventures humaines et artistiques, qui donnent sens et réalité à la présence des artistes dans la cité. » (Élisabeth Macocco et Dominique Lardenois, directeurs du Centre Léonard de Vinci.)