Présentation
Sociologue de la ville, Jean-Noël Blanc endosse dans cet essai le costume du détective privé pour enquêter sur les visions de la ville dans le roman policier.
Il montre ainsi que le polar classique américain (Raymond Chandler, Dashiell Hammett, etc.) a développé un formidable vocabulaire expressionniste des lieux urbains, mais que sa conception de la Grande Ville perverse était très ambiguë. Par la suite, ce modèle d’écriture a évolué sous la pression des conditions réelles de l’urbanisation, comme sous l’influence de divers courants littéraires et politiques. La première édition de Polarville concluait ainsi à la disparition progressive des thèmes principaux du roman noir des origines, sous couvert du maintien de son lexique d’images. Cette réédition, enrichie d’une préface de Dominique Manotti, confirme dans sa postface le passage à un roman beaucoup plus ouvertement urbain et réaliste.