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Oeuvres poétiques. Vol. 2
la Rumeur libre éditions, Collection Plupart du temps Septembre 2012
ISBN 978-2-35577-023-4
341p. ; 19 x 14 cm, 22EUR

Disponible

Présentation

Personne, à ma connaissance, n’a parlé du livre de Patrick Laupin, Ces moments qui n’en deviennent qu’un. Je le dis tout de suite : il s’agit de l’un des plus beaux textes parus depuis une dizaine d’années, quelque chose qui se situe du côté de Maurice de Guérin non pas seulement à cause de «la tendre inclinaison des lilas mauves», mais pour la qualité du style, de l’émotion. Je vous en prie : lisez Patrick Laupin, lisez l’extraordinaire poème, qui commence ainsi : «Ce n’est plus comme autrefois cette pesanteur intacte / dans la barre du jour cette lenteur secrète de / l’air dessinant par avance l’horizon des contours» Je vous en prie «allez-y voir vous-même, si vous ne voulez pas me croire», comme dit le comte de Lautréamont.

Bernard Delvaille

Il y a des corps, des présences… Il y a des langues, des traductions, des images, mais il n’y a qu’un seul et même air entre toutes les lèvres. En lisant ce livre de Patrick Laupin, il faut, se dit-on, qu’existe en chacun de nous une matière commune, à la fois parfaitement intime et complètement générale. Quelque chose qui accueille et qui éclaircisse, et qui soit aérien aussi pour mêler à ses mots notre souffle, notre élan. Mais Patrick Laupin sécrète si bien cette matière qu’elle est également l’échappée dans laquelle son perpétuel lever va plus vite en nous que nous. D’ailleurs tout ce qui nous touche vivement n’a-t-il pas la forme peu saisissable d’une précipitation ? Lire est une violence et une douce acceptation ; lire croise la force du non et la force du oui, mouvements contradictoires qui finissent par s’harmoniser pourtant dans l’épaisseur de cette matière dont la lecture de Patrick Laupin impose la nécessaire réalité. Après en avoir perçu les ingrédients dans la tendresse, la beauté, la lumière, qui composent en effet le liant de ce livre, il m’a semblé que tout cela – et la rigueur, le choix, la justesse – n’entrait pareillement en résonance que pour former de l’émotion – une émotion que ce livre fonde comme identique à la poésie, car elle est le signe et l’ouverture comme le sourire est l’envol et l’aile du visage.

Bernard Noël

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