Présentation
Parmi les écrivains modernes et contemporains coréens, la figure de Kim Dong-ri (1913-1995) est singulière. Seuls trois de ses titres sont aujourd’hui disponibles en langue française. Cela est en décalage par rapport à la stature de cet immense écrivain qui s’essayait à tous les types d’exercices littéraires : poésie, roman, nouvelle, essai, critique… La difficulté de rendre en français le style propre à l’écrivain, dont l’oeuvre est caractérisée par une dimension métaphysique, une description extrêmement détaillée et un registre linguistique varié, peut expliquer le faible nombre de traductions. Les nouvelles de l’écrivain totalisent plus de 100 titres inclus dans quatre des huit volumes du Kim Dongni jeonjip (OEuvres complètes de Kim Dong-ri), sont incontestablement les plus réussies de toutes ses productions littéraires.
La plupart de ses nouvelles, traduites dans ce recueil, étaient inédites. Les six nouvelles que nous avons sélectionnées – « Portrait d’une chamane » (Munyeodo, 1936), « La Vallée du loess » (Hwangtogi, 1939), « Le destin de voyageur » (Yeongma, 1948), « Mi-Bouddha, mi-homme » (Deungsinbul, 1961), « Le jacassement des pies » (Kkachisori, 1966) et « L’oiseau de l’Autre monde » (Jeoseungsae, 1977) font certainement partie de ses oeuvres les plus représentatives.
Figure majeure de la littérature coréenne du XXe siècle, Kim Dong-ri (1913-1995) est l’un des membres fondateurs de l’Association coréenne des Écrivains, fondée en 1961. Il a créé le Mensuel de la littérature (1968) et La Littérature coréenne (1973), les deux principales revues littéraires où les jeunes écrivains débutent leur carrière.
Selon le poète Go Eun (1933- ?), Kim Dong-ri est « le point de départ du roman coréen contemporain ». Auteur de huit volumes rassemblés dans les OEuvres complètes de Kim Dong-ri (Séoul, 1995-1997), il a formé plusieurs générations d’écrivains de son pays.