L’homme et le divin
Jacques Ancet
Présentation
L’homme et le divin est un livre central dans l’oeuvre de María
Zambrano : il est ce moment charnière où tout un passé de tâtonnements
et de recherches se cristallise pour ouvrir au futur d’une
étape finale qui représente pour son auteur le plein épanouissement
de sa pensée et de son écriture.
Commencé en 1948 et terminé, pour sa première édition, en 1951,
le livre se présente comme une suite d’essais articulés autour d’un
thème central : celui des rapports de l’homme au sacré et au divin
dont la perte progressive, jusqu’à aujourd’hui ne nous a laissé que
son absence.
Qu’est-ce que le divin ? Pour le comprendre, il faut recourir à une
sorte de fable qui nous est racontée dans le premier chapitre du
livre, «La naissance des dieux». À l’origine, l’homme se trouve jeté
dans un espace non pas vide mais plein parce que peuplé de forces
obscures dont il se sent la proie. Les choses n’existent pas encore,
ni la nature, ni le monde, mais un grouillant, un obsédant «il y a». Cet
univers de la nuit et de la terreur originaires, où tout est en quelque
sorte imbriqué, où l’espace et le temps n’existent pas encore, María
Zambrano l’appelle le sacré.
Ce livre est, indissolublement, une grande aventure d’écriture et
de pensée. Puisque écrire et penser sont inséparables. «… On ne
peut être grand philosophe ou philosophe sans être un grand écrivain»
écrit María Zambrano de Max Scheler, la remarque vaut également
pour elle. Les oeuvres véritables n’étant pas soumises au
temps puisqu’elles créent leur propre temps à partir de l’événement
de leur apparition, on souhaite que L’homme et le divin puisse
enfin avoir en France l’accueil qu’il mérite et que son auteur aurait
souhaité plus précoce et que Camus, Char comme Cioran avaient
appelé de leurs voeux.
J. A.
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