publications
L’esprit du livre : le crime de poésie et la folie utile dans l’oeuvre de Mallarmé
la Rumeur libre éditions Décembre 2012
ISBN 978-2-35577-024-1
411p. ; 20 x 15 cm, 24EUR

Disponible

Présentation

Patrick Laupin revisite le continent des fragments posthumes que l’on appelle « le Livre de Mallarmé » qui permettent de comprendre ce que Mallarmé voulut signifier par « l’esprit du Livre », disant qu’il était écrit en chacun de nous. Les fragments plongent l’existence dans le corps de l’enfant pris dans un mi-dire originaire de la terreur et de la parole, aux racines de l’angoisse. Cette exposition à découvert du natal permet de saisir ce que Mallarmé appela la Folie Utile, le Crime de Poésie, synthèses établies dans le but de recréer la force originaire des rapports perdus qui dicte l’esprit des livres. Mallarmé a livré une des plus grandes batailles de l’histoire de l’esprit humain, qui lui fit donner un nom aux voix et aux musiques incorporelles, ce transfert de songe vers la parole il le nomme une écriture et une lecture. Mallarmé a deviné que l’écriture prouvait l’Autre Scène, l’inconscient, et que la folie demandait de l’écrire. Le Crime étant de commettre cet acte. Dans le Livre, le nom cesse d’être purement lexical et devient une toponymie de l’être qui humanise les scissions vécues dans le corps. Ce moment est vécu comme un danger, car les mots cessent d’être le décalque du réel pour accéder à la forme et à la vie du langage lui-même. Le lecteur s’engage à faire quelque chose de sa vie qui la change, pour écrire le paradis de la sensation seule dans le ton ordinaire de la conversation. Le Livre prouve que les choses qui parlent en nous, elles nous quittent pour un intervalle flottant dans les vêtements splendides de l’air des passants. Après le Stéphane Mallarmé publié chez Seghers en 2004, salué par Bernard Delvaille comme « un travail remarquable, et qui se révèle, d’ores et déjà, indispensable, unique », Alain Borer écrivait : « Seul quelque chose comme ton génie de l’humanité, ton sens de la langue, pouvait trouver cette entrée dans la pyramide, une entrée inconnue, éclairant les profondeurs. Il y a deux entrées chez Mallarmé, Mery et toi. » Patrick Laupin nous restitue, dans l’Esprit du Livre, un Mallarmé ignoré de l’histoire littéraire qui, en reconstruisant la géographie de ses origines et son rêve initial de création, a réconcilié sa vie et son oeuvre. Andréa Iacovella

En lien avec cette publication

Patrick Laupin (fiche complète)