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Les nouvelles charcutières
Ginkgo, Collection L'ange du bizarre Novembre 2017
ISBN 978-2-84679-288-2
125p. ; 18 x 12 cm, 9EUR

Disponible

Présentation

« Hélène était la plus belle fille de la région. Née dans l’Aube, elle travaillait à la ferme. Un jour, le propriétaire, un Atrée, dépêcha son fils sur les lieux pour voir si tout fonctionnait bien et toucher le fermage. Ce dernier fut invité à partager le dîner avec les métayers. Il fut troublé par la beauté d’Hélène, mais d’autres merveilles l’attendaient : on avait apporté sur la table quatre saucisses alléchantes, baignant dans la gelée, grosses comme un sexe d’homme, songea-t-il, égayé par cette soirée surprenante. Lorsqu’il goûta cette charcuterie sans nom, ce fut l’extase : elle était délicieuse ! Il loua la maîtresse de maison ; or celle-ci répondit qu’elle n’y était pour rien : c’était Hélène, sa fille, qui avait cuisiné ces saucisses. L’Atrée la fit rougir avec ses compliments. Le lendemain, il se présenta à la ferme et demanda la main d’Hélène. Quel événement à la campagne ! Une fermière avec un bourgeois ! En dot, la fille des paysans apporta son secret. » Extrait de La Guerre de Troyes.

Charcuterie et poésie

Ces goûteux récits, entrecoupés de poèmes bien saucissonnés, donnent un aperçu du talent épicé de Céline Maltère. Volontiers cannibales, ses artistes en terrines et en chapelets de saucisses sauront vous mettre en appétit. Qu’il s’agisse de construire une tour Eiffel en galantine ou de piéger les automobilistes par un camion « laitier », les personnages des Nouvelles Charcutières garderont un oeil attentif sur votre parcours de lecture. Restez vigilants !

L’Ange du Bizarre… Hommage à la nouvelle d’Edgar Poe, dont le narrateur est confronté à l’apparition d’un être fantasque et déplaisant, cette collection vous fera découvrir, vaillant lecteur, des textes insolites, en marge d’une littérature officielle souvent convenue. Êtes-vous prêt à l’aventure ? Pierre Laurendeau

« Le brigand se pencha à travers la table, et, m’ajustant un coup sur le front avec le goulot d’une de ses longues bouteilles, me renvoya dans le fond du fauteuil, d’où je m’étais à moitié soulevé. J’étais absolument étourdi, et, pendant un moment, je ne sus quel parti prendre. Lui, cependant, continuait son discours : « Phus phoyez, – dit-il, – gue le mié hait de phus dénir dranguile ; et maindenant phus zaurez gui che zuis. Recartez-moâ ! che zuis l’Anche ti Bizarre. – Assez bizarre, en effet, – me hasardai-je à répliquer ; – mais je m’étais toujours figuré qu’un ange devait avoir des ailes. – Tes elles ! – s’écria-t-il grandement courroucé. – Gu’ai-che avaire t’elles ? Me brenez-phus bur ein boulet ? » Edgar Allan Poe, L’Ange du Bizarre, 1844 (trad. Charles Baudelaire)

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