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L’égarée
Cheyne, Collection Grands fonds Mars 1998
89p. ; 23 x 15 cm, 16EUR

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Présentation

Voici un drame tout à fait banal : une vieille femme perd ses esprits sous les yeux du narrateur, un proche parent venu de loin l’entourer d’une piété toute filiale. Mais ce témoin observe aussi, d’un oeil terriblement aiguisé, les multiples signes du désastre.

En vérité, qu’est-ce donc qui s’effondre, là ?

S’agit-il seulement de la clairvoyance de la vieille dame, attachée maintenant à des riens misérables, et qui soupçonne son visiteur des projets les plus vils ; ou n’est-ce pas aussi, avec elle, un pan entier du monde qui s’abîme, entraînant dans sa chute l’identité même du narrateur : désorienté par l’énigme que devient pour lui peu à peu “l’égarée”, il ne retrouve plus ses repères.

C’est alors qu’il lui faut écrire : d’abord pour entourer de toute la rigueur des mots celle que désormais la vie abandonne ; et ensuite pour se sauver lui-même.

Telle est la force de l’écriture de Danielle Bassez : portées par un même souffle de compassion, cruauté et tendresse s’y mêlent sans concession. Et c’est ainsi sans doute que le monde, échappant à la ruine qui le menace, retrouve sa part d’humanité. N’est-ce pas l’une des fonctions de la littérature ?