Présentation
Zal : spleen polonais.
Liszt écrit : «Le zal colore toujours d’un reflet tantôt argenté, tantôt ardent, tout le faisceau des ouvrages de Chopin.» (Franz Liszt : «Chopin».)
Fantôme : revenant.
Essence de la musique de Chopin : génie de l’après-coup, conscience du jamais plus, brûlure du trop tard.
Ferment de nostalgie dont la souffrance est assumable par la seule création – ou perpétuelle recréation de soi -, une réponse a posteriori à l’appel du monde : un désastre inspiré.
Cette essence revenante trahit, çà et là, la chronologie : anticipations, retours en arrière, conséquence «naturelle» d’une intuition saisie du seul fantôme ; sa filature ainsi traçant des couloirs aux sautes parfois imprévues, qu’une chronologie classique eût détournés de l’essentiel, l’élaboration du fantôme ; son éclosion s’affirme dans l’indifférence aux lois du temps humain.
S’ensuit un fil du temps contaminé, quand il le faut, par un principe de réversibilité. Le lecteur avisé y verra la marche nécessaire d’une fantasmagorie (fantasma, agoreuein : art de faire voir des fantômes par illusion d’optique dans une salle obscure).