L’Angleterre ferme à cinq heures : mémoires d’outre-Manche
Jacques André Bertrand
Présentation
«Cette assertion sera discutée, je n’en
doute pas. On objectera que le coup de
cloche d’onze heures, qui sonne dans les
pubs le temps de la dernière bière,
pourrait être retardé. On prétendra
trouver de plus en plus souvent, au coeur
de Londres, des restaurants ouverts à
l’heure des repas et des tavernes en activité
à l’heure du café. (C’est sûrement vrai.)
On avancera toutes sortes d’arguments
pour contester que l’Angleterre doive
fermer à l’heure où sort la marquise. On
ne parviendra pas à me convaincre. Cette
vérité s’est imposée à moi, un jour, de la
façon dont la Vierge apparut à Bernadette,
je suppose, et je n’en démordrai pas.
Considérez qu’il s’agit d’un symbole,
d’une parabole, d’une hyperbole, comme
vous voudrez. D’une intime conviction
poétique. Ce sont des choses qui ne se
discutent pas. L’Angleterre ferme à cinq
heures.
Et parfois même un peu plus tôt.»