Etreintes tardives
Mohammed el- Amraoui
Présentation
Étreintes tardives
Ce recueil d’Anas Alaili résonne en chacune de ses lignes avec
l’intitulé même qu’il s’est choisi. Tardives en effet sont les
étreintes que nous savons ressentir d’êtres sans terre, poursuivis
par un malentendu perpétuel entre la mémoire historique et
l’histoire des mémoires, tardives sont les reconnaissances de
l’inexploré du cri des étouffés, tardives sont les écoutes de qui
ne se plaint pas mais réveille au champ de ruines le quotidien
d’aimer par gestes clairs et yeux perçants à travers les barreaux
d’une destinée sans sommeil.
Rarement Palestine presque jamais nommée n’a été aussi
présente aux poèmes d’Anas Alaili comme si loin de toute
localisation-territorialisation qui la fragmente, elle s’unissait et
croissait par l’idée seule et même de sa nomination poétique
au coeur du subtil, de l’intime et du magique des instants
ordinaires d’un autre jour à devenir libre.
C’est dans la discrétion même du verbe écrire que le poète
rassemble le lecteur autour du faire connaissance avec ce qu’il
y a de plus révolutionnaire dans un signe d’amour au milieu
des rêves dispersés.