Présentation
Mieux valait ne pas mettre le nez dehors. Ce que je fis quand même, fasciné et électrisé comme je le suis par ce qu’autrefois on considérait comme l’apparition du Sublime, cette rencontre entre l’homme et la fureur du ciel au coeur ardent de la nature encolérée. Puis le silence tassé d’un orage de neige, imprévisible, déboulant aux portes du jour, recouvrit de ses cendres toute chose. On se serait cru, impuissants et saisis, prêts à pousser d’invisibles palets entre les tuiles tombées au sol, les bras gourds et le dos rond, redevenus sur l’heure ces enfants tassés, mi-gnomes, mi-paysans, perclus dans l’étrange inquiétude où les tiennent dans l’hiver, les toiles des maîtres flamands.
Depuis un coin préservé de l’Auvergne, l’auteur de ce texte sème des pistes de vie, de réflexion et de partage. Faisant corps avec sa maison rêvée, il pratique l’isolement mais s’ouvre bien volontiers aux hommes ; aux amis d’automne et de passage ; aux jeunes venus prouver, à eux-mêmes et aux autres, qu’un autre avenir est possible dans ces terres parfois oubliées. De saison en saison, il tire le fil de ses pensées, mêlant habilement nostalgie et curiosité, rêverie et lucidité, sans jamais imposer au lecteur sa vision de notre société. Des hivers rigoureux au retour des hirondelles, des pages de Thoreau aux merisiers en fleur, ce petit précis d’immédiateté regorge d’observations savoureuses.