Présentation
La vie comme ça
« Je t’ai raconté comment Les gens qui écrivent, et moi qui écrivais aussi, nous avions composé une cartographie, comme un puzzle de mots attrapés dans La ville et disposés par nous géographiquement sur la table, en nous souvenant de tout l’itinéraire […] T’ai raconté comment nous avions lu les titres des journaux et créé notre rédaction, ainsi l’actualité ne serait plus le monde et sa misère et ses guerres et tout ce qu’on en sait sans rien pouvoir faire, pas une impuissance ni une colère mais une nécessité de dire ce qui doit être dit, Le taux de chômage devrait baisser de 0,4 points d’ici à la fin de l’année. Tout le monde ne trouve pas facilement du boulot… Ceci est inadmissible…, voilà qui doit être dit par les gens qui écrivent, Les pays côtiers subissent des inondations causées par les tempêtes tropicales, les raz-de-marée. Les victimes de cette catastrophe sont laissées pour compte. Les pays les plus touchés sont les pays les plus pauvres, voilà qui doit être dit par les gens qui écrivent, Le racisme entraîne la guerre entre les gens et les pays. Le racisme c’est supprimer les gens, voilà qui doit être dit pour de vrai, par les gens qui écrivent. Mais aussi dire qu’il existe des endroits comme les jardins de Monplaisir dont les loyers sont pas chers par mètre carré, et des pays où chanter et danser sont une façon de résister à la misère, et des gens du voyage, qui voyagent, se réunissent pour préserver leur identité, leur culture, leur bonheur d’être libre, de se sentir libre. Tu vois, je t’ai expliqué, ce n’est pas une oeuvre idéale et c’est ce qui m’a plu, de travailler avec les gens pour dire la vie comme ça, que je ne peux pas dire et qui doit être dite. Et avec les gens qui écrivent, nous faisons un livre nécessaire. » Noémi Lefebvre