Présentation
Étreintes tardives
Ce recueil d’Anas Alaili résonne en chacune de ses lignes avec l’intitulé même qu’il s’est choisi. Tardives en effet sont les étreintes que nous savons ressentir d’êtres sans terre, poursuivis par un malentendu perpétuel entre la mémoire historique et l’histoire des mémoires, tardives sont les reconnaissances de l’inexploré du cri des étouffés, tardives sont les écoutes de qui ne se plaint pas mais réveille au champ de ruines le quotidien d’aimer par gestes clairs et yeux perçants à travers les barreaux d’une destinée sans sommeil.
Rarement Palestine presque jamais nommée n’a été aussi présente aux poèmes d’Anas Alaili comme si loin de toute localisation-territorialisation qui la fragmente, elle s’unissait et croissait par l’idée seule et même de sa nomination poétique au coeur du subtil, de l’intime et du magique des instants ordinaires d’un autre jour à devenir libre.
C’est dans la discrétion même du verbe écrire que le poète rassemble le lecteur autour du faire connaissance avec ce qu’il y a de plus révolutionnaire dans un signe d’amour au milieu des rêves dispersés.