Présentation
Un jardin de plus ? Non, un jardin pas comme les autres… Un jardin né de fa volonté d’un petit groupe d’Aixois qui se sont demandé comment préserver, dans la baie de Mémard, le dernier espace vert de la ville d’Aix-les-Bains, au bord du lac du Bourget. Grâce aux conseils de Gilles Clément, le célèbre paysagiste et au soutien de la ville, ils ont créé l’association « amis du jardin vagabond », chargée de l’aménagement et de l’entretien d’un terrain de cinq hectares. Un espace en friche qui allait devenir le jardin vagabond.
Le jardin vagabond est un jardin en mouvement. Il cherche, dans un esprit de liberté, à accroître la biodiversité dans le respect de la faune et de la flore. Il est ouvert à tous, toute l’année. Ce livre vous raconte son histoire, dévoilant ses richesses et sa diversité. Venez vous promener dans ce jardin vagabond et explorez, au fil des pages, au fil des pas, le tunnel de verdure, le jardin pédagogique, la mare et ses habitants, le labyrinthe et le balcon du lac. Venez participer à la vie culturelle et artistique, aux journées culinaires, littéraires ou musicales organisées par les « amis du jardin vagabond ».
Je ne suis pas sortie indemne de l’écriture de ce livre.
Un parcours initiatique, peut-être…
Une formidable aventure, sûrement.
Mon regard a changé,
Ma perception du monde végétal, également.
J’ai sauté le pas.Jacqueline Ghisse
De cette friche de plus de cinq hectares, quelques fous de jardins et passionnés de nature ont fait un jardin ! Un jardin naturel, humain et responsable.
Son nom ? Le jardin vagabond.
Ils auraient pu l’appeler Le terrain vagues ! Vagues comme celles qui bercent les flots du lac du Bourget, son proche voisin…
Voici donc avec beaucoup d’humour, d’enthousiasme, mais aussi de compétence, l’histoire de ce jardin vagabond. Toujours en mouvement, habité de fleurs errantes, sans domicile fixe, envahissant sans gêne cet espace de verdure pour s’y installer sans permission, mais avec beaucoup d’accueil et de respect !
On ne peut que remercier cette graine de… Folie qui, au gré des vents, est venue se poser dans les esprits voyageurs des membres de l’association les « amis du jardin vagabond » pour y germer et nous inviter à découvrir cette nouvelle idée du paysage et de la passion !
Le terme choisi pour qualifier le jardin qui occupe un site ouvert de la baie de Mémard nous entraîne à l’errance poétique : il est vagabond. Rien pourtant n’assure un jardin de pouvoir se déplacer dans son entier, mais les éléments qui le composent, dès lors qu’il s’agit d’êtres vivants, ne cessent de se déplacer, se rencontrer, se croiser, se réajuster dans l’espace, au point de le modifier et d’interroger le jardinier sur son rôle : devra-t-il contraindre ces mouvements ou s’en accommoder ?
Les « amis du jardin vagabond » ont choisi l’interprétation du libre mouvement. En griffonnant sur un papier les principes d’un dispositif pour accepter les déplacements possibles des espèces à forte mobilité sans les assujettir à un emplacement déterminé, je n’imaginais pas que les jardiniers bénévoles de Mémard, en quelques années d’intelligence jardinière, parviendraient à réaliser un jardin à la fois écologique, en mouvement et en fête. Car il s agit aussi d’un espace de convivialité, de rencontre et de pédagogie.
Merci, donc, à ceux qui ont su se contenter d’une seule journée de rencontre et de discussion pour lancer la dynamique d’un projet écologique et social, merci aux amis du vagabondage, aux consultants éclairés. Thierry Levaillant, notamment, qui a bien voulu se faire mon relais dans cette opération en proposant certains aménagements adaptés aux usages multiples de cet espace.
Quel emblème adopter pour un tel jardin ? Les « amis du jardin vagabond » ont choisi la libellule, ils en donnent la raison : le vol horizontal de l’insecte, cette prospection vive du terrain, cette capacité à revenir sur ses traces (aucun autre animal volant ne sait faire machine arrière !).
Coïncidence, hasard, constat partagé, qui sait ? De mon côté, je choisis l’odonate comme symbole du Jardin planétaire : exploration verticale des milieux de l’eau, l’eau visible et l’eau invisible. Larve aquatique et carnivore au fond du bassin, la libellule change « d’habit » – l’exuvie, dernière mue, à la surface de l’eau -, puis s’envole dans l’eau de l’air. Car, cela ne fait pas de doute, l’eau nous habite et nous évoluons avec : la biosphère – petite épaisseur du sommet de la troposphère au fond des fosses marines – n’est qu’une enveloppe d’eau dans laquelle, tous ensemble, nous nageons. Il est vrai que la libellule ne monte pas dans les nuages, elle organise son parcours d’adulte selon un vol « à niveau », mais dans sa vie elle explore aussi une certaine « verticalité ».
N’ayant pas eu l’occasion de me rendre à Mémard et de rencontrer à nouveau les « amis du jardin vagabond », voilà donc notre partage à distance : une libellule, et j’en suis très heureux. Souhaitons-lui bon vent et bonne vie.