Présentation
Sa voix de soprano s’élève avec pureté dans l’espace enfumé… Elle n’a plus peur de ces paysans qui la regardent avec curiosité. Subjugués, ils ont fait silence. Son chant fait un cercle chaud dans sa poitrine, il livre une vie secrète… Le chant de Roberte dit l’éphémère et la fragilité des choses. Elle infléchit sa voix et ce murmure donné en confidence fait frissonner les plus endurcis : « Mais il est bien court le temps des cerises où l’on s’en va deux cueillir en rêvant des pendants d’oreilles. »
En épousant Joseph en 1934, Roberte épouse son village lorrain et son métier de boulanger. Elle vacille entre le quotidien et Marguerite, le double qui porte ses rêves. Elle cherche son chemin dans les livres. Une chaîne de femmes se tresse à travers elle, sa mère Célestine, ses filles Pauline et Jeanne.
Qui était Roberte ? se demande sa petite-fille Angela. Le sel marin, sel des origines, sème en elle un désir indéfinissable. Un désir qui ne vient pas des racines mais de l’horizon.