Présentation
Ce livre rend hommage à un artiste entré dans la légende, François Augiéras, écrivain génial et peintre singulier. Hier, adulé par Gide, Camus, Bonnefoy, Yourcenar, Malraux.
Aujourd’hui, par Le Clézio, Jacques Lacarrière, Charles Juliet, Pierre Michon, Bernard Noël et tant d’autres dont je suis.
Augiéras est l’un des grands écrivains de la seconde moitié du vingtième siècle. C’est aussi un peintre étonnant qui retient aujourd’hui l’extrême attention des collectionneurs. Pourtant, il est mort, indigent, à l’hospice de Montignac, en Périgord, le 13 décembre 1971, à l’âge de 46 ans…
Ce livre n’est pas une biographie, plutôt un exercice d’admiration, sous la forme d’un récit épistolaire, mettant en relief un élément déterminant dans la trajectoire d’Augiéras – comme dans celle de Rimbaud ou de Gauguin, dont les aventures existentielles et artistiques sont proches : la question de l’absence du Père.
J’ai moi-même perdu le mien lorsque j’avais dix ans. Cette perte, qui creusa un abîme, fut aussi déclenchement, ouverture, interrogation… Après de nombreux voyages en Afrique du Nord et de l’Ouest et au mont Athos, Augiéras est mort de dénuement, d’épuisement, de lassitude. Il vivait en Dordogne, d’hospice en hospice, investissant des grottes où il peignait, écrivait, méditait, jouait de la musique sur un instrument de sa fabrication.
Augiéras est véritablement un artiste hors du commun.