Présentation
Oran. La guerre est entrée dans la ville.
Au long d’une semaine de mars, le trouble qui agite les esprits devient tourmente. Les habitants du quartier juif sont particulièrement désorientés : devront-ils quitter cette terre d’Algérie où les traditions juives et berbères se sont côtoyées, mêlées depuis si longtemps ?
Mais la vie continue. Les enfants jouent.
Il y a Haïm, son quotidien, sa famille, sa rue, son école.
Le garçonnet subit les événements au milieu de ses joies, de ses envies et soucis d’enfant. Son rêve ? Partir en tournée avec son père dans les montagnes et les villages du sud oranais.
Il y a son copain José, le petit polio, immobilisé sur son fauteuil qui se désole parce que sa mère est du genre à porter tous les malheurs. «Au lieu de nous punir, Dieu ferait bien de nous inviter à manger un couscous à sa table !» Il envie Haïm et sa bande : «Où vont-ils ? Sur les terrasses, les pentes du Front de mer ou alors il y a une bagarre qui se prépare.»
«Pour l’instant, dit M. Chétrit le voisin, ils jouent à la guerre, la fausse, bien entendu, pendant que les hommes, eux, jouent à la vraie. Le monde basculera le jour où ce sera la même.»